Milton Erickson (1901-1980)

Psychiatre américain reconnu, il a fait école dans le monde entier grâce à sa pratique originale de l’hypnose. Dyslexique, daltonien et handicapé, Erickson développe un extraordinaire sens de l’observation et découvre l’hypnose au cours de ses études de médecine.
Ses travaux sur la modification des états de conscience et la communication hypnotique bouleversent les conceptions classiques. Il est considéré comme le fondateur du courant des thérapies brèves.

A la différence de l’hypnose traditionnelle, qui repose sur l’injonction, l’hypnose éricksonienne bienveillante “induit” un état de rêverie (un EMC Etat Modifié de Conscience) qui permet d’accéder à l’inconscient.
D’après Erickson, celui-ci est un réservoir d’expérience et de sagesse qui peut constituer un terreau fertile en solutions potentielles pour nos problèmes. Le langage hypnotique agit en profondeur, comme un stimulus, et court-circuite le mental.

A l’âge de 17 ans, il est frappé par la poliomyélite. Furieux d’avoir entendu le médecin annoncer à sa mère que son fils mourrait sans doute avant le lever du jour, il mobilise toutes ses ressources et réussi à survivre jusqu’à l’aurore… Toutefois, aux premiers rayons du soleil, il sombre dans un profond coma, trois jours et trois nuits durant, qui le laissera entièrement paralysé. Il “profitera” de cette immobilité forcée pour aiguiser un sens de l’observation déjà développé.

La légende raconte qu’un jour, alors qu’il avait été mis à reposer sur le rocking-chair habituel, face à la fenêtre, il fut pris d’une si grande envie de pouvoir revoir les travaux de la ferme familiale que son fauteuil finit par se mettre à basculer !… Surpris et sans doute plein d’espoir, il se mit à travailler sur cet effet de l’imagination qui avait bel et bien réussi à faire bouger son corps paralysé. Milton Erickson venait de redécouvrir l’activation idéomotrice de l’Hypnose de Bernheim.
Un an plus tard, grâce aussi aux efforts constants de rééducation de son infirmière, le jeune Erickson était debout !
Six mois après, il partait seul en randonnée, en canoë, afin de prouver à ses parents sa santé retrouvée.

De Milton H. Erickson on gardera la mémoire d’un pionnier, d’un découvreur sans qui rien n’aurait été possible.
Ce sont ses élèves et amis, Jay Haley, Ernest Rossi, Jeffrey Zeig et tant d’autres, qui ont fait connaître son œuvre et l’ont faite grandir…

« Il nous a montré le chemin à nous de faire preuve de respect, créativité et d’innovation »
Philippe lecointe